Interventions de M.Christian Mahut, Président du CCAS

publié le 12 avril 2011 (modifié le 14 avril 2011)

M.Mahut est intervenu le 30 mars et le 1er avril

Déclaration de Christian MAHUT, Président du CCAS lors du congrès de la FNASCE à ARCACHON le 30 mars 2011

Christian Mahut

" Bonjour à toutes et à tous,
je tiens tout d’abord à remercier Joëlle GAU, votre Présidente, de m’avoir invité au 43 ème congrès de la FNASCE.
Je vous apporte le salut fraternel du Comité Central d’Action Sociale (CCAS) dont j’assume la présidence à la suite d’André MANDARD parti à la retraite en décembre dernier, et qui m’a chargé de vous transmettre son amitié ainsi que son soutien pour vos travaux.

Bien que la participation à un congrès de la FNASCE soit une première pour moi, je suis ascéïste depuis mon entrée au ministère de l’équipement en 1979 et, à ce titre j’ai participé à de nombreuses activités organisées par l’ASCEE des Alpes-de-Haute-Provence.
Je tiens devant ce congrès à saluer l’engagement de son président Jean-François LEMASSON depuis 18 ans avec ses talents d’organisateur, son esprit fédérateur d’une formidable équipe et, sa disponibilité y compris envers le CLAS de la DDT 04 pour mener à bien de nombreuses actions collectives et, organiser des arbres de noël inoubliables pour les agents et leurs enfants avec des spectacles entièrement conçus et produits par l’ASCEE. « Merci Jeff bonne retraite, et tous mes encouragements à Thierry pour poursuivre ton œuvre ! ».
C’est cet esprit amicaliste, fraternel et solidaire qui nous unit et que je suis venu remercier aujourd’hui à travers les délégations des ASCE ici présentes. Je vous encourage à poursuivre votre mission au plus près de vos collègues actifs et retraités, pour tisser et renforcer ce lien social dont nous avons tous besoin dans le contexte actuel qui génère de grandes souffrances au travail, avec parfois une remise en cause des valeurs humaines et humanistes !

En tant que président du CCAS, avec tous les présidents(es) de CLAS qui me font remonter la situation sociale des agents de leurs services, nous recueillons cette souffrance, consécutive aux nombreuses restructurations des services,aux abandons de missions,à la dévalorisation des qualifications,aux transferts de services en région,aux privatisations de secteurs entiers de notre ministère,ainsi qu’aux suppressions massives d’emplois, aggravant les conditions de travail des agents restant en poste et, remettant en question toute perspective d’avenir durable !

Toutes ces situations professionnelles sont aggravées par des difficultés financières de plus en plus lourdes en raison du blocage des salaires et des pensions d’une part, et de la vie chère d’autre part . Il devient très difficile pour les familles de se loger,d’assumer l’éducation des enfants,les transports et tous les besoins vitaux de consommation courante !
L’action sociale n’est pas le soin palliatif à toutes cette misère sociale, mais elle peut constituer les vitamines qui vont redonner une dignité aux agents, les aider à reprendre leur destin en main, en faisant vivre les solidarités, rompre les isolements,et reconquérir les moyens indispensables à la satisfaction des besoins sociaux de leurs familles !

Ceci nous renvoie tout naturellement sur le budget de l’action sociale pour l’année 2011. Bien qu’affichant un niveau maintenu à 16 millions d’euros pour l’action sociale collective, dont plus de la moitié est consacrée à la restauration, ce budget est notoirement insuffisant et, ne représente à peine 1% de la masse salariale, alors qu’il en faudrait trois fois plus pour répondre aux besoins sociaux tels le logement, la scolarité, la petite enfance,la restauration collective et individuelle, et les vacances familiales.
Pour cette année 2011, le gouvernement nous a imposé une réserve de 1,4 millions d’euros sur le budget de l’action sociale, qui entraînera une régression des prestations servies à l’ensemble des agents, si nous n’arrivons pas, tous ensemble à la débloquer !
C’est pourquoi le CCAS proposera à l’ensemble de ses partenaires locaux et nationaux, une motion à envoyer à notre ministre, exigeant le levée de cette réserve budgétaire avant l’été.

Autre sujet sensible et préoccupant, la sauvegarde du patrimoine social immobilier, avec en particulier les unités d’accueil gérées par les ASCE.
Depuis plus d’un an, le CCAS et ses partenaires, revendiquent l’exception sociale pour garantir la pérennité des unités d’accueil. Nous sommes intervenus tous ensemble dans les cabinets ministériels, ainsi qu’en rédigeant des déclarations et motions communes, et en écrivant en décembre dernier au 1er ministre.
Force est de constater que malgré des discours rassurants, la marchandisation des unités d’accueil se poursuit, et qu’en l’absence de consigne claire de notre ministre, certains chefs de service peu scrupuleux, n’hésitent pas à déclarer l’inutilité sociale de ces logements, afin de permettre à France Domaine de les vendre et de renflouer les caisses de l’État et, sans doute quelques opérateurs privés immobiliers qui lorgnaient depuis bien longtemps sur ce patrimoine de l’État tant convoité !
Ne laissons pas faire ! Les unités d’accueil constituent le patrimoine collectif et affectif des agents de notre ministère, qui pour beaucoup n’ont pas de patrimoine individuel.
Ces unités d’accueil sont chargées d’histoires vécues par nos anciens, et de sacrifices de centaines de bénévoles qui les ont entretenu et aménagé pour les mettre au service des familles pour les vacances, mais aussi pour héberger des agents sinistrés ou en difficulté temporaire suite à une mutation ou encore à un problème familial.
Sur ce dossier le CCAS et la FNASCE continueront à agir ensemble, avec tous les partenaires locaux, pour obtenir, dans l’immédiat un moratoire de la part du ministère afin de stopper les ventes et ensuite, des engagements contractualisés entre le ministère et la FNASCE avec ses associations locales, dans le but de pérenniser les seuls lieux de vacances et d’hébergements provisoires qui existent pour les agents du MEDDTL et leurs familles.

Je le rappelais dans l’introduction de mon intervention, les CLAS et les ASCE sont partenaires pour de nombreuses actions collectives, mais aussi pour venir en aide aux agents en difficulté à travers des aides et séjours gratuits. Ce partenariat doit se poursuivre avec le souci de ne laisser personne au bord du chemin !
S’agissant de l’organisation des arbres de noël, qui bien souvent est déléguée aux ASCE avec une dotation du ministère réévaluée en 2010 à 40 euros par enfant, une circulaire va préciser les modalités de gestion et d’organisation de cette action collective.
Il n’est aucunement question pour le CCAS de jeter la suspicion sur les ASCE organisatrices, mais au contraire de créer les conditions d’un véritable dialogue et partenariat entre les ASCE et les CLAS dans chaque région, pour faciliter les mutualisations, à travers notamment la mise en place des commissions régionales de concertation de l’action sociale (CRCAS). Celles-ci permettront aux CLAS de se rencontrer et de travailler ensemble en évitant une mise en concurrence des partenaires locaux.

En 2010, deux catastrophes ont ont frappé de nombreuses familles de notre ministère, la tempête Xynthia et les inondations du VAR. La Fédération et les ASCE concernées ont été très réactives et ont démontré une fois de plus leurs capacités à venir en aide aux familles dans la détresse, en octroyant des aides matérielles et financières d’urgence.
Je tiens à vous transmettre les encouragements et les félicitations du CCAS !
Chers collègues, chers camarades, notre engagement dans le mouvement associatif et dans l’action sociale, c’est notre richesse, ne la laissons pas confisquer et brader sur l’autel de la spéculation financière !
Unissons-nous pour préserver ce que nos anciens ont mis tant de temps à mettre en place, dans un esprit d’ouverture et de partage avec les nouveaux partenaires qui nous ont rejoint dans les communautés de travail.
Mais surtout, ne renonçons jamais aux valeurs fondamentales qui nous animent ! L’ ENTRAIDE - LA SOLIDARITE - L’AMITIE et LA FRATERNITE."

2ème intervention de Christian MAHUT, Président du CCAS lors du congrès de la FNASCE à ARCACHON le 1er avril 2011

"Bonjour à toutes et à tous,
il n’est pas de coutume qu’un président du CCAS intervienne deux fois lors d’un même congrès de la FNASCE, à la demande de votre présidente et de plusieurs délégués j’ ai accepté de le faire à ma façon et avec humour !
Comme je l’affirmais mercredi dernier ma participation à un congrès de la FNASCE est une première, et je suis venu pour découvrir votre mouvement associatif dans sa dimension nationale.

En ce 1er avril 2011, c’est un passionné de pêche qui vous confie qu’après trois jours d’échanges et de partages tous ensemble, « mes illusions ne sont pas dé-truites ».
Je pars de votre congrès renforcé par vos témoignages, par toutes vos intentions, par vos engagements auprès de vos collègues dont je constituerai un bouquet de morceaux choisis que je placerai volontiers dans mon patrimoine affectif !

Avec :

  • Joëlle qui « tout de GAU » souhaite poursuivre sa mission pour, porter le projet de la FNASCE, faire aboutir les dossiers en cours, provoquer des rencontres avec tous les partenaires afin de tisser des convergences !
  • Marie-François confiant sa motivation de rester au comité directeur fédéral pour s’occuper de « VATAN ».
  • Michel qui par son témoignage émouvant nous confie que l’amitié, l’entraide, la solidarité, ont été les meilleurs remèdes contre sa maladie et qui lui ont donné la force de continuer sa mission pour sauver les unités d’accueil !
  • Jean-Jacques dont les « SOULIERS » ont tant voyagé et qui pensait sortir par la pointe des pieds en partant à la retraite, mais qui après avoir pris un coup de « MAILLET » derrière la tête, a finalement décidé de relever un nouveau défi afin d’obtenir « l’OSCAR ».
  • Michel qui nous met à l’« a-MENDE » pour que la culture ne soit pas mise à l’ « EQU’ARTS », car c’est lui (XIV) qu’a fait l’historique du café !
  • Stéphane avec qui ça se corse mais qui va construire ce pont pour qu’on reste tous unis !
  • Nathalie qui nous met en garde pour que le plan d’intervention 2011-2013 ne s’enferme pas uniquement dans une démarche professionnelle mais permette aussi la créativité en gardant l’âme de l’association .
  • Chantal qui considère que le caractère professionnel du projet permettra d’être mieux reconnu, efficace et convainquant.
  • Nicole qui voit ce plan d’actions comme une recette mettant en harmonie les trois ingrédients constitués par la fédération, les délégués régionaux et les associations locales.
  • Jean-François qui souhaite que le secrétaire général du ministère fasse passer le message auprès des chefs de services, de l’utilité sociale de la FNASCE et de ses associations.
  • Christophe qui souhaite développer le caractère interministériel du projet pour que le mouvement associatif des ASCE soit porteur d’espoirs pour les adhérents et leurs montre le chemin d’un avenir durable !
  • Didier qui met en œuvre la mixité avec les autres services mais qui se heurte au caractère réglementaire pour les autorisations d’absence !

Toutes ces contributions constituent autant de pierres à l’édifice de votre mouvement associatif, s’appuyant sur les fondations de son histoire, et lui promettant un avenir durable !
Construire l’avenir c’est bien mais à condition de ne pas abandonner le passé, d’où l’enjeu de préserver les unités d’accueil ouvertes aux agents et à leurs familles. « pour qu’elles ne deviennent pas des maisons closes dont la jouissance reviendrai à la bourse ou plutôt à la spéculation immobilière ! »
Aussi je réaffirme que les unités d’accueil constituent le patrimoine collectif et affectif des agents de notre ministère qui pour beaucoup n’ont pas la chance d’avoir de patrimoine individuel.
Nous savons désormais grâce à la présence de France Domaine à ce congrès, que les velléités de vente des unités d’accueil résultent d’une volonté de notre propre administration, déclarant leur inutilité sociale !
France Domaine n’est que le bras armé des désidératas des ministères, qui ont la faculté de « piler un bien » pour réinjecter le produit de la vente dans le budget de l’État.

Nous avons appris que s’agissant des unités d’accueil situées sur le domaine public, les autorisations ou conventions d’occupation ont un caractère temporaire et, que celles situées sur le domaine privé ont un caractère précaire !
Autrement dit :
« beaucoup d’éléments A.O.T.(Autorisation d’Occupation Temporaire), au risque de se retrouver tout nu quand C.O.T.(Convention d’Occupation Temporaire) et finir en R.U.T. (Reconnaissance d’Utilité Temporaire). »
L’obtention des titres d’occupation par les ASCE nécessite une contractualisation avec l’administration qui doit tenir compte de la contribution des associations à la conservation du domaine public et du caractère social de cette occupation. Et si une redevance devait se mettre en place, celle-ci devrait être proportionnée aux recettes encaissées.
Nous savons donc ce qu’il nous reste à faire pour donner une issue favorable à ce dossier. Tout d’abord mobiliser tous nos réseaux associatifs et sociaux pour associer l’ensemble des agents à cette « action à la carte » initiée à ce congrès en direction des plus hautes autorités politiques de l’État.

Le CCAS et la FNASCE avec tous les partenaires locaux, demandent solennellement à notre ministre, un moratoire à ces ventes et des engagements contractualisés entre le ministère, la FNASCE et les ASCE, afin de pérenniser les seuls lieux de vacances et d’hébergements qu’il nous reste pour les agents et leurs familles.
Je ne vais pas redire ce que j’ai exprimé mercredi dernier sur la souffrance au travail et dans leurs familles vécue par nos collègues.
Mais après trois jours passés à vos côtés, je mesure que cette souffrance est inversement proportionnelle à l’énergie que vous avez démontré, à la force de votre mouvement associatif, aux valeurs que vous portez ici et, que vous porterez dès demain auprès de vos collègues actifs et retraités.
L’heure n’est pas à la résignation, prenez conscience que même si les fins de mois sont souvent difficiles pour bon nombre d’entre nous, nous sommes riches d’autres choses, riches de notre engagement dans la vie associative et dans l’action sociale, riches des valeurs collectives que nous portons par des actes au quotidien, riches des graines que nous semons et qui nous laisse espérer une récolte saine et durable, fruit de nos efforts couleur passion !
Encore merci et à bientôt ! "