La niveleuse :
La niveleuse est arrivée en Indre-et-Loire en 1963 ou 1964. L’année 1955 qui figure sur la plaque indique la date à partir de laquelle le parc d’Indre-et-Loire a commencé à faire des enrobés. Cette niveleuse est la seconde à avoir mis en œuvre des enrobés au parc. Elle a été en service jusqu’en 1979 et exposée à l’entrée du parc en 1985.
A cette date, seule la pompe à huile ne fonctionnait plus. Des coffres latéraux situés à l’avant du poste de commande, contiennent encore les outils spéciaux, nécessaires pour intervenir sur les différents éléments du moteur et de l’embrayage, … Son fonctionnement était entièrement mécanique, sans aucun système hydraulique.
La lame spéciale enrobé (en sombre sur les photos du précédent article) a été fabriquée en Indre-et-Loire.
La niveleuse est citée dans un livre (archivé au Cluzel) comme étant une niveleuse " type Ponts et Chaussées d’Indre-et-Loire ".
Par cette technique, une équipe de 11 personnes était nécessaire pour la mise en œuvre des enrobés.

La trémie doseuse :
Cette trémie avait pour fonction de déposer sur la chaussée la quantité exacte d’enrobé nécessaire pour réaliser les couches intermédiaires et de roulement des chaussées. Ces quantités étaient fonction de la largeur de la lame et de la résistance de chaussée souhaitée. La particularité de la trémie résidait dans le fait qu’elle était équipée d’un système permettant de moduler l’épaisseur d’enrobé déposé.
A la manière des Finisher d’aujourd’hui, elle était alimentée en enrobé par l’avant, par des camions auxquels elle était accrochée. Elle laissait derrière elle un « cordon » d’enrobé qui ensuite était étalé par la niveleuse.
La trémie doseuse avait été conçue par Monsieur Porcheron, maréchal-ferrant de formation, chaudronnier au parc d’Indre-et-Loire (parti en retraite dans les années 1970), puis réalisée par Monsieur Martial Claveau à l’arrivée de la niveleuse vers 1963 - 1964. M. Claveau est parti en retraite en 1994.
La trémie a été en service jusqu’en 1973 et a été utilisée dans tout le département, sur toutes les routes, des chemins communaux à la Route Nationale 10 sur laquelle elle est intervenue sur toute sa longueur plusieurs fois.

On comprend dans le récit de Martial Claveau sur ces années de labeur, la rudesse des travaux de mise en œuvre d’enrobé routier avec des machines qui demandaient un véritable investissement physique de la part des agents. Au-delà des anecdotes, des récits des pannes de chantiers, de l’évolution des techniques et des matériels passés entre les mains des agents, on entend surtout le travail en équipe, les relations humaines, le plaisir du travail bien fait et la fierté d’avoir conduit des engins qui demandaient un véritable savoir-faire.

M. Claveau avait également réalisé, sur une plaque métallique, une « table », affichant près de 300 valeurs qui permettaient de contrôler la quantité d’enrobé mis en œuvre sur la chaussée.