Où étaient les Ascéistes ? n° 14

publié le 4 août 2015 (modifié le 30 juin 2016)

le samedi 30 mai 2015 ?

Dans la série Où étaient les Ascéistes ? Voici le n° 14

Mais où étaient les Ascéistes … le samedi 30 mai 2015 ?
Aux aurores de ce samedi 30 mai, on a décidé de faire du co-voiturage et de prendre tranquillement
la route. Départ de Tours par un matin gris, déviation de Chatellerault et de Poitiers puis la bruine…
Ce n’est pas ça qui va nous faire renoncer à une journée qui s’annonce sympathique.
Traversée de Saint Maixent, contournement de Niort et à 10 h 00 pétantes nous coupons le contact
de la C3. Notre conductrice a été exemplaire.
10 h 30 « Allez ! On se regroupe ». Et hop ! nous voilà répartis dans plusieurs bateaux pour 1h30 de découverte du marais. Après 30 minutes, chacun dégaine son parapluie, son imper ou
sa grande parka pour affronter un petit crachin.
Vaches maraîchines langoureusement affalées dans l’herbe auprès de leur taureau adoré, peupliers, iris d’eau, ragondins et autres habitants des lieux nous accueillent dans ce milieu calme et sauvage ou seul le « plouf ! » de la perche du batelier rompt le silence. Je ne sais si la flamme du méthane contenu dans les fonds du marais y est pour quelque chose mais le temps se sèche.
Déjà midi. Le soleil tente une timide apparition. Nous voilà installés dans une grande salle à manger autour des tables. C’est le moment propice pour faire connaissance avec ses voisins : « Alors à Bourges il fait aussi ce temps là » !!! Et une heure demi après : « vraiment réussi ce repas ».
14 h 00. Après de savantes acrobaties pour constituer les groupes, Dominique, toujours zen (enfin presque toujours zen), nous répartit en trois groupes pour une autre vision du marais :
La calèche.
Quelle aventure !!! Pour être secoué, on est bien secoué. Il paraît que ça aide à digérer. Le marais se présente différemment. Petits fossés bordés de plantes couronnées de fleurs roses, grandes prairies délimitées par des rangs de peupliers alignés au garde-à-vous et au loin un héron qui s’envole. Escadrilles de « demoiselles » (libellules) à la recherche de leur mets préféré, le moustique et nous voilà de retour. Nos deux chevaux sont ravis de rentrer au bercail.
C’est un peu comme nous qui emportons le souvenir de cette magnifique journée. Merci à Sophie, à Dominique et à tous les participants sans qui cette estivale journée n’aurait pu avoir lieu.

La minute culturelle
Connaissez-vous les feux follets du marais ? Ce phénomène est observable lors des balades en barque nocturnes. Au fonds des canaux, les bactéries présentes procèdent en l’absence d’air à la décomposition lente des déchets végétaux et animaux. Ce processus est appelé « fermentation anaérobie ». Il produit du méthane, un gaz inflammable. Aussi, en agitant la vase avec sa pigouille, le batelier libère le gaz enlisé. Il remonte à la surface de l’eau et il est alors très facile de l’enflammer.
Le méthane est un gaz à puis­sant effet de serre. Sa durée de vie dans l’atmo­sphère est d’envi­ron 12 ans. Son poten­tiel de réchauf­fe­ment est 62 fois celui du dioxyde de car­bone. En France, l’agri­culture et la forêt (notam­ment bas fonds et forêts inon­dées) contri­bue­raient pour 70 % aux émissions de méthane. Pour le reste, sa provenance est attribuée aux déchar­ges, à l’exploi­ta­tion des mines de char­bon, du gaz natu­rel… mais sur­tout des acti­vi­tés d’élevage.

Connaissez-vous la légende attribuant à Gargantua l’origine des « marais mouillés » ?
 [1]
Guidé par son appétit débordant, Gargantua mena son périple jusque dans le Marais. A grandes enjambées, il traversait les plaines d’Est en Ouest en prenant appui sur les clochers et les collines. Mais la tourbe collante alourdissait ses sabots, et il devait les décrotter souvent, laissant derrière lui des monticules de terre. Il créa ainsi les buttes de Sainte Macrine et de La Garette. Mais ces marches incessantes aiguisaient son appétit légendaire, et surtout l’assoiffaient au point d’en avaler les rivières avec leurs bateaux et leurs mariniers.
Un jour, épuisé, il s’assit sur le clocher de l’église Notre Dame de Niort, un pied sur celui de Fontenay-le-Comte, l’autre sur celui de Luçon. Sa soif était telle qu’il engloutit toute l’eau de la Sèvre et ses affluents, asséchant ainsi le Marais jusqu’à la mer. Mais après avoir tant bu, une envie pressante ne tarda pas à se faire sentir, et notre géant se soulagea dans les plaines occidentales de Niort, donnant naissance aux « marais mouillés ».
Le marais mouillé est la partie la plus renommée du Marais poitevin. En partie classé Grand Site de France, ce secteur englobe la fameuse Venise verte. Le marais mouillé se compose des marais mouillés bocagers, des communaux, des terrées, des tourbières et des trous de bri.