Une fois le petit prince parti, je me retrouvai(s) à nouveau seul, jusqu’à cette oasis aperçue entre les dunes, avec l’espoir que ce ne fût pas là un de ces mirages facétieux qui annihile(ent) parfois tout entendement.

Dussé-je m’être fourvoyé, je me résolus à faire route, expression fort inappropriée dans ce désert. Je n’avais, de toute façon, pas de réelle échappatoire. Par bonheur, j’arrivai de plain-pied dans un écrin de verdure.

Je me désaltérais dans l’onde claire lorsqu’une drôle de voix m’a interpellé. Empreint que j’étais d’ a priori en tout genre, je craignais un guet-apens. L’instantanée volte-face que j’opérai se terminant en sourires réciproques je fus aussitôt rasséréné.

Certes, le bédouin campé devant moi accusait un certain embonpoint et un visage quelque peu boursouflé, mais il n’avait pas la mine patibulaire appréhendée. Il me demanda simplement : « tu veux des dattes et des pois chiches avec ton mouton ? »