Un patrimoine vital

Rhin, Meuse, Moselle, Marne coulent et courent à travers nos départements qui leur doivent parfois leur nom. Fleuves et rivières naissent dans des sources qui susurrent des notes cristallines. Rus à peine visibles parmi les renoncules et les fétuques, ils s’élargissent en accueillant, à chaque confluence, les eaux d’affluents toujours plus nombreux. Ils musardent alors, avec nonchalance, en méandres alanguis où barbotent quelques pêcheurs goguenards. Là, au milieu des saules têtards et des iris jaune citron s’égaient de fiers hérons cendrés et de vifs martins-pêcheurs, les discrètes rainettes et une multitude d’odonates gracieuses.

Toutefois, avec le réchauffement climatique, les épisodes de sécheresse estivale deviennent récurrents. Et des rivières autrefois mafflues ne présentent plus qu’un maigre et valétudinaire écoulement d’eau, quand on n’en constate pas purement et simplement l’assec. Comment croire, dès lors, qu’au fil des siècles, tant de gouttes se sont succédé là ? Et, quelque diluviennes que soient les pluies d’été, elles ne permettent pas de redonner aux cours d’eau leurs débits d’antan.

Afin que les générations futures puissent à leur tour se prélasser au bord des rivières et admirer leurs ondoiements bleutés, il est nécessaire de protéger la ressource en eau et de réduire l’émission des gaz à effet de serre.